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Production et commercialisation des bovins en Afrique centrale
 
« Les Strategies sous-régionales de production et de commercialisation des bovins : Le cas de la chaîne Centrafrique - Congo -Tchad - Cameroun
Introduction
 
 
I- Analyse situationnelle
 
A- Politique et mécanisme de production et de commercialisation du bétail
1. Cadre juridique et institutionnel
2. Acteurs et mécanismes des marchés
 
B- Importance et enjeux de commercialisation des bœufs en Afrique Centrale
1.      Assurer l’approvisionnement des populations
2.      Contribution des produits d’élevage au développement de la sous-région
3.      L’élevage de prestige d’antant a intégré les dynamiques commerciales
 
 
II- Les contraintes et défis
 
A- Au plan national
  1. Les tracasseries administratives et policières
  2. Risque sanitaire
  3. L’insécurité persistante dans les zones
  4. La désorganisation des acteurs
  5. La faiblesse des structures d’appui
  6. Absence de données statistiques fiables
  7. L’exode des jeunes provoquant la réduction de la main d’œuvre
  8. Le faible accès au crédit
  9. La discrimination à l’égard des femmes
  10. …etc.
 
B- Au plan sous régional
1. Valorisation limitée
2. Inégal mécanisme des marchés intra-communautaires
 
C- Contraintes extra-sous régionales
1. Crises énergétiques, financières et alimentaire
 
 
III- Perspectives de développement
  1. Accessibilité aux intrants
  2. Prise de mesures promotionnelles par les Etats en vue de créer et stimuler, au plan technique et financier, les conditions compétitives de production, conservation et commercialisation
  3. Création d’un environnement promotionnel par le renforcement du cadre et de la sécurité juridique des affaires
·        Organiser, encadrer et responsabiliser les acteurs
·        Désenclaver le milieu rural et réduire les facteurs de vulnérabilité dans les zones de production.
·        Développer les circuits de commercialisation et de distribution des produits
·        Relance de l’élevage trypanotolérant et des activités d’élevage à cycle court.
  1. Mise en œuvre d’un réseau d’Epidémiosurveillance (Expl ; REPIMAT français)
 

 
INTRODUCTION
 
En Afrique Centrale, la production et la commercialisation des produits agro-pastoraux est un secteur d'activité qui joue un rôle important dans l’économie de la Sous-région. L’élevage pastoral de la sous-région d’Afrique Centrale notamment : RCA, Congo, Tchad et Cameroun est constitué de gros et petit bétails. L'existence de circuits de production et de commercialisation dynamiques a été également mise en évidence. Chaque Etat-membre est doté de ressources naturelles et d’un environnement favorable au développement de l’élevage bovin : (1) les conditions climatiques, (2) la faible densité de la population et (3) l’abondance des eaux de surface et du pâturage, constituent autant d’énormes potentialités pour le développement de ce secteur.
 
La commercialisation de bovins sur pied ou en carcasse joue un rôle important dans les économies nationales ; Elle contribue pour environ 10 à 20 % au produit intérieur brut (PIB). Plus de 100.000 à 1.500.000 personnes tirent l’essentiel de leur subsistance et revenu de cette activité.
 
Outre l’accroissement des effectifs du cheptel bovin, une chaine de production et de commercialisation s’est établit en intra-régional entre le Cameroun, le Centrafrique, le Congo, le Soudan et le Tchad. Parallèlement, les flux commerciaux export de bovins centrafricains vers le Cameroun, le Congo et le Nigeria deviennent importants en même temps que les flux commerciaux import vers le Centrafrique en provenance du Tchad et du Soudan.
 
Cependant, le système de production et de commercialisation des produits de l’élevage pastoral est aujourd’hui en Afrique Centrale confronté à de nombreux défis:
-      Faible performance des unités (croissance annuelle moyen très faible par rapport à la croissance des populations) ; 
-      Déficience de la chaîne de production (dégradation des principales filières, augmentation des coûts de production, faible capacité des structures d’appui);
-      Difficultés de convoyage (insécurité dans les zones de production et de transhumance, faiblesses de l’intégration régionale CEMAC/CEEAC/CEN-SAD/UA) ;
-      Coûts des transactions peu compétitif en raison de l’existence de la double taxation en zone CEMAC, Rétrécissement des marchés nationaux, communautaires et sous régionaux, le manque de ressources humaines qualifiées etc.
 
Tous ces facteurs ont de conséquences graves sur la production et la commercialisation de produits de l’élevage pastoral en Afrique Centrale.
 
Au regard de tout ce qui précède, notre communication s’articulera autour de trois points:
 
1. ANALYSE SITUATIONNELLE
2. Les contraintes ET DEFIS
3. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT
 

 
PREMIERE PARTIE : ANALYSE SITUATIONNELLE
 
A- Politique et mécanisme de production et de commercialisation des bovins
 
 
1- Cadre Juridique et Institutionnel
 
En République Centrafricainel’élevage bovin est dominant dans tout le pays, la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique agro-pastoral relève au niveau de l’Administration centrale de la Direction Générale d’appui aux Politiques, Etude Statistiques (DGPES) du Ministère du Développement Rural. Les services extérieurs du département sont constitués de sept (07) Délégations Régionales de l’Agriculture et de l’Elevage qui sont installées sur toute l’étendue du territoire. Suite au reforme de 1993, deux (02) agences ont été créées en vue d’assurer l’encadrement et la vulgarisation de secteur agriculture et élevage. Il s’agit ACDA (Agence Centrafricaine de Développement Agricole) et ANDE (Agence Nationale de Développement de l’Elevage). L’ANDE est gérée par un conseil d’administration appelée comité de gestion et d’une direction générale. La gestion des fonds et le financement des activités sont assurés par le FIDE (Fond Interprofessionnel du Développement de l’Elevage) et par la FNEC (Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains).
 
Le financement du secteur agro pastoral en RCA est assuré par les partenaires extérieurs (Union Européenne, FIDA, BAD).
 
Le Tchad est un pays d’élevage sahélien où le secteur élevage représente 40% du PIB. L’immense majorité du cheptel (5,3 millions bovins; 1 million camelins et 6,6 millions petits ruminants) est élevé suivant des systèmes extensifs mobiles transhumants. Au Tchad, le Ministère de l’élevage est chargé de l’organisation et fonctionnement du secteur (Cf Décret N°68/PR/PM/ME de 2006). Ce département comporte l’Administration centrale : Secrétariat Général, Deux (2) Directions Générales et sept (7) Directions techniques. La Direction Générale de Développement de l’Elevage est chargée de conception, élaboration, réglementation, coordination et suivi en matière de développement. Elle a sous sa tutelle quatre (4) Directions dont :
-     La Direction des Services Vétérinaires (DSV) et
-     La Direction de la Promotion des Productions et Industries Animales (DPPIA).
 
Ces deux directions ont d’importants rôles à jouer notamment en matière de:
-     L’épidémiosurveillance des maladies animales,
-     La prévention et la lutte contre les maladies animales ;
-     L’identification et la traçabilité sanitaires des animaux ;
-     Le contrôle sanitaire des mouvements d’animaux et des denrées ou produit d’origine animale, à l’intérieur du territoire national dans le cadre des échanges internationaux ;
-     L’inspection sanitaire et le contrôle de l’hygiène des denrées alimentaires d’origine animale et autres produits animaux, à tous les niveaux de leur production, transformation, transport et commercialisation ;
- La promotion des filières animales, depuis la production, la transformation et la commercialisation des produits d’élevage ;
-     L’amélioration génétique des races locales ;
-     La conservation du capital génétique des espèces en voie de disparition, etc.
 
Structures externes sont : Délégations, Secteurs et Postes vétérinaires.
 
La République du Congo a les frontières avec  l’Angola, Gabon, Cameroun, Centrafrique, RD Congo  et elle a une superficie de 342 000 Km2 avec une population estimant 3 894 000 hab soit : 8,5 Hab/Km2. Au Congo, depuis 2005, la situation économique est très favorable du fait de l’envolée du prix du pétrole, principal produit d’exportation du pays. Les principales richesses sont : Pétrole, Bois, Potasse, Or, Diamant...
 
Les estimations du cheptel relèvent qu’en 2007, le Congo possédait 11 114 têtes de bovins, la filière bovine est évaluée à 127 milliards 472 millions 610 mille Fcfa.
 
A ces filières s'ajoutent celle du lait, ou l’innovation congolaise dans la filière animale est estimée à 474 millions 690 mille Fcfa.
 
L’on note dans l’environnement juridique congolais, l'absence d'une loi d'orientation agricole ainsi que celle d'une loi-cadre sur l'élevage.
 
 
République du Cameroun
C'est de 1974 à 1980 que les activités de l'élevage se sont orientées vers une augmentation de la production de viande bovine, tout en poursuivant l'action sanitaire indispensable. Les stratégies pour atteindre ces objectifs étaient la mise en place des Plans viande I et II avec l'aide de la Banque Mondiale. C'est ainsi que sont créées la Société de Développement et d'Exploitation des Productions Animales (SODEPA), le Fonds National pour le Développement Rural (FONADER) et la Mission Spéciale d'Eradication des Glossines (MSEG).
 
Ainsi sont nées les Divisions d'Aménagement des Pâturages et de l'Hydraulique Pastorale devenues plus tard des Sections dans les provinces comme : l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême-Nord, l'Est, le Nord-Ouest et l'Ouest.

L'élevage de bovin est localisé essentiellement dans la partie septentrionale (83% des bovins se trouvent dans les 3 provinces Nord, de l'Extrême-Nord et l'Adamaoua) du Cameroun. Le cheptel est estimé à 5,6 millions de têtes réparties dans les provinces citées ci-haut
[1] (Source : Les grandes lignes de la politique du MINEPIA, 1988).
 
Aujourd’hui, des programmes de promotion d’élevages non conventionnels sont exécutés dans le cadre de la sécurité alimentaire, de la lutte contre la pauvreté et de la conservation de la biodiversité. Il s’agit des espèces telles que les cobayes, les aulacodes, etc.
 
 
Le Cameroun, le Centrafrique, le Congo et le Tchad étant membres de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale), les activités de production et de commercialisation des produits agro-pastoraux sont régis par le droit communautaire de la CEMAC et de la CEEAC. Le droit communautaire en Afrique Centrale[2] a mis en place plusieurs mesures juridiques, et a prévu des mesures institutionnelles applicables dans le cadre de chaque Etat membre afin d’assurer la production et la commercialisation des produits agro-pastoraux.
 
Le cadre juridique et institutionnel pour la production et la commercialisation du bétail en Afrique Central existe et est viable ; Il comprend un ensemble de règles légales et réglementaires, nationales et internationales, et aussi des structures et services chargés d’appui à la production et à la commercialisation des produits agro-pastoraux. Les problèmes se situent au niveau de l’application de ces mesures ainsi que de leurs améliorations et renforcements.
 
 
2- Acteurs et Mécanismes des marches
 
 
Les acteurs du secteur pastoral
Ce sont essentiellement :
-      Les éleveurs peulh,
-      Les bouviers,
-      Les convoyeurs ou Rakatcha,
-      Les commerçants à bétail (centrafricains, tchadiens, congolais, étrangers)
-      Les bouchers et autres transformateurs de viandes
-      Les consommateurs,
 
En principe, les éleveurs sont répartis en cinq catégories suivant l’importance relative de l’élevage bovin comme activité principale et source de revenus pour les propriétaires de bétail. Il s’agit:
1- Eleveurs purs 
2- Eleveurs avec agriculture de subsistance
3 - Eleveurs / Agriculteurs « mixtes » 
4- Agriculteurs avec activité secondaire d’éleveur 
5 - Propriétaires de bétail non éleveurs, non agriculteurs à titre d’activité principale
 
Les facteurs de production sont : Le Foncier, Les pâturages, L’eau, la pluviométrie, et les aliments concentrés (tourteaux, céréales, farines de poissons, issues de les médicaments vétérinaires). Les problèmes se posent beaucoup plus au niveau du capital de financement public du secteur des investissements privés dans le secteur et la technologie.
 
 
Provenance des bovins sur les marchés intérieurs
Les marchés à bétail centrafricains (Bangui, Bambari, Bossangoa, Bouar, etc.) s'approvisionnent par deux circuits: le circuit national et le circuit sous-régional :
 
Le circuit national concerne uniquement le cheptel intérieur. Il comprend les bovins issus des différentes zones d’élevage (ou zones de production) vers les marchés. L’approvisionnement se fait à partir des localités suivantes de Bokolobo, Malhoum, Koundé, etc.
 
Le circuit extérieur concerne les cheptels en provenance du Tchad et majoritairement du soudan qui approvisionnent le circuit intérieur.

 
Les différents marchés à bétail
La caractéristique principale des marchés à bétail est la commercialisation des bovins et petits ruminants (ovins et caprins). Sur les 120 marchés à bétail opérationnels, quatre principaux types ont été différenciés.
 
Les marchés de collecte
Les bouchers et autres transformateurs de viandes
Les marchés frontaliers d’importation [5]
Les marchés d’exportation.[6]
 
Il existe ainsi donc des marchés saisonniers (saison de pluies ou saison sèche) et des marchés permanents.
 
Les produits vendus
ü      Bovins transhumants
ü      Agro-élevage de zébus (Bos indicus : zébu peulh du Sahel (Nord et Extrême-Nord); zébu Mbororo blanc ou White Fulani ou Akou (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua, Ouest et Est); zébu Mbororo rouge ou Red Fulani ou encore Djafoun (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua, Nord-Ouest, Ouest et Est); zébu Goudali (Adamaoua, Est, Nord-Ouest).
ü      Agro-élevage de taurins (Bos taurus) sans bosse (muturu, Namchi, Dowayo, Kapsiki, Kouri) ;
ü      Transhumants saisonniers étrangers.
 
 
Organisation du commerce de bétail
La commercialisation des bétails en RCA était libre. Son organisation se basait sur les circuits intérieurs, d’exportations et d’importations. L’importance de ces circuits variait au cours de l’année. La commercialisation des bœufs sur pied était contrôlée directement par des commerçants spécialisés et bouchers.
 
Au niveau national, ces acteurs s'étaient regroupés dans des organisations bien structurées. La Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FNEC), constituée de 228 groupements d’intérêts pastoraux (GIP), regroupe tous les éleveurs de bétail. L'Association des commerçants centrafricains de bétail (ACCB) regroupe, quant à elle, 4 750 membres, tandis que l'Association nationale des bouchers centrafricains (ANBC) est constituée de 114 membres.
 
 
Les systèmes de production
 
Les principaux systèmes d'élevage sont :
ü      Le pastoralisme pur
ü      L’agro-pastoralisme
ü      Le ranching :
Les principaux produits des élevages sont :
ü      La viande bovine, ovine, caprine, porcine et la volaille (viande des mâles adultes destinés à la boucherie et des animaux reproducteurs.
ü      Les cuirs et peaux (essentiellement dans les provinces septentrionales du Cameroun).
 
Les flux régionaux de bétail représentent depuis longtemps de grandes quantités de bovins. Les flux de bétail des savanes d'Afrique centrale étaient orientés prioritairement vers le Sud et suivaient 2 voies principales : les troupeaux du Nord-Cameroun et de l'Ouest de la Centrafrique étaient convoyés vers les grandes villes du Sud-Cameroun ; le cheptel tchadien, quant à lui, empruntait l'ancienne « voie fédérale » qui reliait par camion la ville de Sarh à Bangui, et poursuivait sa descente vers Brazzaville et Pointe-Noire via le fleuve et le chemin de fer.
 
A la fin des années 90, on assista à la chute brutale des exportations de bovins tchadiens vers la RCA.
 
La part du Tchad dans les approvisionnements en bovins sur pied de Bangui serait passée de 43 % en 1993 à 14 % en 2000. Les raisons qui expliquent ce blocage de la « voie fédérale » semblent liées d'abord aux conflits au Congo et en RDC ainsi qu'au développement de l'insécurité au nord de la RCA. Du coup, la part des bovins soudanais dans l'approvisionnement de Bangui passa dans le même temps de 7 % à 34 %, tandis que la contribution du bétail centrafricain restait à peu près égale à la moitié.
 
 
B- Importance et enjeux de commercialisation des bœufs en Afrique Centrale
 
L’évolution de l’activité économique est dictée par celle du secteur de l’élevage pastoral, un des secteurs clé de l’économie de la sous région tant pour sa contribution au PIB que pour les effets d’entraînement. Le développement de l’élevage pastoral peut réduire le niveau de la pauvreté en zone rurale et contribuer significativement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
 
 
1- Assurer l’approvisionnement des populations
L’intérêt de cet élevage porte sur l’apport des revenus, et l’approvisionnement des marchés locaux, la traction animale (transport, travail du sol), la production de fumure organique et la valorisation des sous produits (peau, cuir, cornes, sang).
 
Les potentialités de développement de cette filière sont énormes, en termes de disponibilité des terres de pâturage, de demande intérieure, et d’ouverture sur les marchés extérieurs des pays voisins de la RCA notamment : RDC, Congo, Cameroun, Gabon). Par ailleurs, on note un engouement des agriculteurs de certaines régions à s’investir dans l’élevage bovin, en se constituant en groupement d’éleveurs sédentaires.
 
Les circuits de commercialisation du bétail en vif sont très efficaces à la fois en termes de quantités travaillées, de régularisation des marchés finaux et de rôle moteur pour l’élevage.
 
Mieux cerner la valeur économique totale de l’élevage pastoral dans les économies d’Afrique Centrale en vue d’améliorer la formulation des choix politiques et économiques sur le pastoralisme.
 

 
2- Contribution des produits d’élevage au développement de la sous région
 
 
Rentabilité des acteurs de la filière
La marge bénéficiaire varie par type d’opérateurs. La moyenne, par bœuf vendu, est de 74 850 F CFA pour les éleveurs, 42 850 F CFA pour les commerçants locaux, 107 900 F CFA pour les Bouchers et 155 950 F CFA pour le commerçant exportateur.
 
Les taxes sanitaires, de marché, communale et d'exportation, représentent les taxes officielles payées par les opérateurs. Les autres charges correspondent aux frais de soin, d'alimentation, de convoyage et de gardiennage des bœufs.
 
Pour satisfaire la consommation interne, le Cameroun importe des quantités assez importantes de viande et surtout du lait.
 
Il faut évidemment y ajouter des importations d’animaux sur pieds des pays voisins (Tchad et RCA essentiellement) qui sont estimées à 100.000 têtes. Cela représente une dépense importante pour le Cameroun mais cela contribue au développement de la sous région (Importations de viande et abats : 4.860.744.000 FCFA en 2001   et 10.512.959.000 CFA en 2002).
 
Pour illustration, en ce qui concerne les exportations, le Cameroun envoie vers les pays situés au sud de sa frontière (Gabon et Congo notamment) et vers le Nigeria des animaux, des produits d’origine animale et des aliments du bétail vers d’autres pays du continent. Elles ont porté, pour la même période de 1985 à 1990, sur une valeur de 856.737 millions de FCA.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : FAOSTAT
               
 
 
 
 
 
 
 
 
    
      Source : FAOSTAT

 
DEUXIEME PARTIE : Les contraintes ET DEFIS
 
Cependant, le système de production et de commercialisation des produits de l’élevage pastoral est aujourd’hui en Afrique Centrale confronté à de nombreux défis. Malgré le niveau appréciable de la production animale, la Sous région regorge encore des potentialités qui restent inexploitées à cause des contraintes sanitaires, sécuritaires, managériales, organisationnelles et financières.
 
A- Les contraintes au plan national
Les potentiels énormes que représentent pour les économies nationales autant que pour la lutte contre la pauvreté, le développement des filières du secteur font pourtant clairement entrevoir des besoins d’appui plus grands et donc une nécessaire augmentation de l’investissement public et des aides extérieures mieux proportionnées à la véritable contribution sectorielle de l’élevage au PIB de chaque Etat.
 
Les circuits de commercialisation du bétail en vif sont très efficaces à la fois en termes de quantités travaillées, de régularisation des marchés finaux et de rôle moteur pour l’élevage.
 
*      Les tracasseries administratives et policières
Les tracasseries administratives et policières constatées au cours du trafic des produits pastoraux et de transit inter-Etat se sont révélées comme un obstacle à la commercialisation des Bovins en Afrique Centrale. Ces barrières non physiques augmentent les coûts de transport et allongent les délais de passage et la durée des unités de production. En plus de cela, il faut ajouter l’harcèlement et abus d’autorité des services publics ; le coût élevé des taxes illicites, versées aux agents du service d’élevage ou de la douane par certains acteurs ne permet pas de déterminer les charges globales de ces derniers.
 
*      Risque sanitaire
La production et la commercialisation des bétails en Afrique Centrale est confronté au risque sanitaire : Maladies diverse ; (PPCB, peste bovines, « boumsoudé, fièvre aphteux, samoré, borou, wadole ». Les services chargés de l’inspection des produits d’origine animale importés dans chaque Etats ne disposent jusqu’à présent, pas des facilités de diagnostic des maladies animales transfrontalières. Et la circulation de faux produits vétérinaires sur le marché augmente ce risque sanitaire.
 
L’importation des viandes présente d’autres dangers[11] à savoir le risque d’introduction des maladies animales transfrontalières.
 
*      L’insécurité persistante dans les zones
Les principales contraintes à la commercialisation du bétail sont liées aux problèmes de sécurité (coupeurs de route, troubles sociaux),
Le phénomène des coupeurs de route qui a débuté dans les années 80 s’est amplifié au point de créer un environnement d’insécurité en zone rurale, tant pour les agriculteur, les éleveurs transhumants, que pour les opérateurs économiques (transporteurs, acheteurs de produits agricoles, institutions de micro finance, etc.).
Les fréquentes agressions dont l’ensemble des acteurs du développements rural sont victimes et la psychose qui en résulte a entraîné une régression considérable de leur activité.
Dans les zones d’élevage, ce phénomène a atteint une situation alarmante : de véritable bandes armées enlèvent des troupeaux entiers (décapitalisation), des enfants et des femmes (prises d’otages), assassinent des éleveurs, mettant ainsi les familles en situation de sinistre généralisée et de désarroi total.
Abandonnés à eux-mêmes et pour échapper à ces malfrats, les éleveurs sont obligés de se rapprocher des zones habitées, ou ils ont malheureusement à faire face à une amplification des conflits avec les agriculteurs.
 
*      Conflit agriculteurs éleveurs ;
En Afrique Centrale en générale, les conflits agriculteurs - éleveurs sont devenus très fréquents. Les origines de ces conflits se trouvent dans l’utilisation des terres et espaces pastoraux. L’arrivée massive et brusque des troupeaux dans une région à tradition agricole provoque généralement un conflit persistant. C’est un fait social qui constitue une entrave à la production et la commercialisation des produits de l’élevage pastoral en Afrique Centrale.
 
*      La faiblesse des structures d’appui
Vols de bétail par des bandes armées le long des parcours pastoraux ;
Manque d’infrastructure (point d’eau, bacs détiqueurs,…) ;
Coût élevé et indisponibilité des produits vétérinaires ;
Insuffisance de semences de fourrage pour l’amélioration des pâturages ;
Absence de races améliorées ;
Insuffisance de l’encadrement des éleveurs.
 
*      Absence de données statistiques fiables
La contribution sectorielle de l’élevage, apparaît mal appréciée du fait d’un manque de données précises de production, de consommation et de prix. Les pratiques commerciales des différents opérateurs impliqués dans cette filière ainsi que les mécanismes économiques qui régissent son fonctionnement restent encore mal connus. Cela en dépit de nombreuses tentatives d’amélioration de la connaissance des circuits de commercialisation de bovins sur pied et l’efficacité des échanges.
 
*      La désorganisation des acteurs
Cela s’explique par :
·        Le manque de réglementation ;
·        Les services publics d’appuis sont toutefois restés largement sous financés et dans l’incapacité d’assurer les tâches régaliennes ;
·        La réduction de la main d’œuvre du fait de l’exode des jeunes ;
·        Le faible accès au crédit, à l’information, aux matériels etc.
 
*      La discrimination à l’égard des femmes
 
Cela s’explique par :
·        La faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décisions dans les communautés rurales ;
·        L’absence d’une prise de conscience collective du rôle de la femme dans le développement rural ;
·        La non prise en compte du concept et approche genre dans le développement rural ;
·        Le développement insuffisant des associations et organisations féminines exerçant dans le secteur de l’élevage.
 
B- Au plan sous régional
 
1- Inégal mécanisme des marchés intra-communautaires
 
Les pays d’Afrique Centrale ont un long passé de coopération qui remonte à l’époque coloniale et affichent leur désir d’intégration. Le processus entamé depuis plusieurs décennies a été piloté à des rythmes différents par l’UDEAC[12] et depuis 1999 par la CEMAC[13] qui est désormais l’organisation d’intégration de référence. Elle vise la création d’un marché commun selon un programme de travail en trois phases qui couvre une période de 15 ans (1999 – 2014).
 
Les pays s’engagent progressivement dans l’approfondissement de l’intégration économique comme stratégie de développement essentielles et étape intermédiaire pour l’insertion dans l’économie mondiale. L’intégration économique joue un rôle déterminant dans les relations entre les pays. La monnaie commune (FCFA) et le dialogue sur convergence des politiques des pays de la région. Toutefois, il faut noter un écart important entre l’ordre juridiques existant, assez complet, et l’état de l’application des décisions communautaires par les Etats.
 
L’application effective des réformes par les Etats, et en particulier la mise en œuvre du mécanisme de surveillance multilatérale, l’application uniforme de l’union douanière de la fiscalité intérieure indirecte et directe harmonisée, des dispositions relatives à la libre circulation des biens, des services et des personnes au sein de la sous région, constitue le grand défi de la région dans les années qui suivent.
 
 
C- Contraintes extra sous - régionales (Crises énergétiques, financières et alimentaire)
 
Aujourd’hui, l’apparition de la crise alimentaire et de la crise financière fait que tout s’aggrave. Cette même crise financière et les crises des aliments sont liées par la spéculation du capital financier sur les aliments et la terre, au détriment des gens. En ce moment, le capital financier revient plus désespéré et s’en prend aux biens publics pour son sauvetage, ce qui va conduire à des coupes budgétaires supplémentaires dans les pays et à plus de pauvreté et de souffrance. Le déclin de la production et la commercialisation des bovins en Afrique centrale continue à croître.
 
Tous ces tableaux décrits ci-haut constituent bien des contraintes à la production et la commercialisation des bovins dans la chaîne Centrafrique – Congo – Tchad et Cameroun.
 
 
Comme le montre bien ces contraintes et défis, il est important de proposer quelques pistes afin d’améliorer le secteur. Les perspectives de développement énoncées ci-dessous visant à porter à l’échelle les interventions éprou­vées constituent un plan d’action certes ambitieux mais réaliste, qu’il importe de favoriser la production et la commercialisation des bovins dans la sous région d’Afrique Centrale.
TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT
 
Pour la réussite d’une bonne production et la commercialisation des bovins en Afrique Centrale, nous proposons une promotion des chaînes de valeurs bétail sur pieds, notamment :
 
 
 
  1. Prise de mesures promotionnelles par les Etats en vue de créer et stimuler, au plan technique et financier, les conditions compétitives de production, conservation et commercialisation.
 
Comme la crise économique actuelle se manifeste de plus en plus par une réduction de la demande touchant tous les marchés régionaux et sous - régionaux, et étant donné que le secteur est touché par ce recul de la demande, nous devons proposer en ensemble de mesures de soutien aux organismes du pastoralisme en vue de créer et stimuler au plan technique et financier les conditions compétitives de production, conservation et commercialisation.
 
  1. Création d’un environnement promotionnel par le renforcement du cadre et de la sécurité juridique des affaires ;
 
  1. Organiser, encadrer et responsabiliser les acteurs ;
 
  1. Désenclaver le milieu rural et réduire les facteurs de vulnérabilité dans les zones de production, pour nous permettre de :
 
-         Améliorer le système d’élevage ;
-         Limiter la divagation des animaux ;
-         Et contrôler les épizooties
 
  1. Développer les circuits de commercialisation et de distribution des produits ;
 
  1. Mise en œuvre d’un réseau d’Epidémiosurveillance
 
L’épidémiosurveillance est une méthode fondée sur l’enregistrement en continu de données sur une ou plusieurs maladies jugées prioritaires pour un pays afin de connaître leur épidémiologie en vue d'adopter une stratégie de lutte. La mise en œuvre de cet outil nécessite la mise en place d’un réseau d’épidémiosurveillance. L'efficacité et la pérennité d’un réseau sont le plus souvent appréciées à l’aide d’évaluations externe.
 
Les objectifs de ce réseau sont de :
*      Surveiller les maladies animales prioritaires;
*      De détecter précocement les nouveaux foyers de ces maladies ;
*      De recueillir les données quant à leur répartition géographique, prévalence et incidence,
*      Et de transmettre l’ensemble des informations traitées aux autorités compétentes.
 
 
 


[1] Extrême-Nord: 2 100 000 ; Adamaoua:1 900 000 ; Nord: 650 000 ; Nord-Ouest: 450 000 ; Est: 350 000 ; Ouest:            150 000.
 
 
[2] Le droit communautaire est constitué, théoriquement de l’ensemble de règles de droit applicable dans l’ordre juridique communautaire, même non écrite à l’instar des principes généraux de droit ou de la jurisprudence de la Cour, (articles 20 et 18 de la Convention créant la Cour).
 
[3] Concrètement il s’agit des Traités institutifs, des additifs aux dits traités, des actes additionnels, conventions, des directives des règlements et règlements cadres, des décisions et autres règles contenues dans les actes pris en applications des Traités et Conventions subséquents sont localisés dans les zones de production ou à proximité de ces zones (Malhoum, Koundé, Ouham-Bac, Yiem-Yellowa, etc.). Ils assurent le ravitaillement des marchés terminaux (grands centres urbains) : (Bangui, Bouar, Berberati, Bambari, Bossangoa, etc.).
[4] Se ravitaillent sur ces lieux. Les transactions sur ces marchés ont lieu entre commerçants à bétail et utilisateurs finaux (bouchers, transformateurs, consommateurs).
[5] Traitent uniquement les troupeaux en provenance du Tchad et du Soudan (Moyenne-Sido, Am-Dafok, Boromata, Birao, Ndélé, etc.). Les commerçants à bétail centrafricains s’approvisionnent auprès des éleveurs ou commerçants tchadiens ou soudanais venus sur ces marchés.
[6] Situés à Bangui (marchés de PK 13 et PK 22) et certaines localités frontalières avec le Cameroun (Ngaouï, Mbaïboum, Banga-Boumbé, etc.), permettent aux commerçants (centrafricains ou étrangers) de s’approvisionner en bétail destiné à l’exportation. Les transactions sur ces marchés concernent aussi bien le bétail centrafricain qu’étranger.
[7] Ces animaux dont certains sont trypano-tolérants semblent être des vestiges des bovins en voie de disparition.
[8] L’éleveur dépend entièrement de l'exploitation de ses animaux, il représente près de 30% du cheptel bovin camerounais et reste une pratique des Mbororo essentiellement.
[9] C’est le système le plus développé qui concerne les éleveurs-agriculteurs et les cultivateurs-éleveurs. Il représente près de 65% du cheptel et concerne les éleveurs Foulbé et autres nouvellement impliqués dans l'élevage.
[10] C’est le système mis en place par les deux phases du Plan Viande et se trouve surtout développé dans la province de l'Adamaoua. Il représente 5% du cheptel et est pratiqué uniquement aujourd'hui par des personnes nanties.
 
[11] En effet, la Peste Porcine Africaine selon la Direction des Services Vétérinaires du MINEPIA est entrée dans le pays au début de la décennie 1980 par la même voie et de nos jours le moyen le plus facile de protéger le cheptel animal est la limitation des importations. Les services chargés de l’inspection des produit d’origine animale importés ne disposent, jusqu’à présent, pas des facilités de diagnostic des maladies animales transfrontalières d’où la nécessité de limiter les importations.
 
[12] Union Douanière des Etats de l’Afrique Centrale.
[13] Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale


Bonne visite sur mon site  
   
Citation  
  "Il n'est pas toujours possible de construire un avenir pour notre jeunesse, mais nous pouvons toujours construire notre jeunesse pour l'avenir"
Franklin Delano Roosevelt (Président américain)

''La raison et la parole unissent les Hommes entre eux''
Cicéron (Philosophe et avocat grec)
 
Hymne national centrafricain  
  LA RENAISSANCE

Ô Centrafrique, Ô berceau des Bantous !
Reprends ton droit au respect, à la vie !
Longtemps soumis, longtemps brimé par tous,
Mais de ce jour brisant la tyrannie.

Dans le travail, l'ordre et la dignité,
Tu reconquiers ton droit, ton unité,
Et pour franchir cette étape nouvelle,
De nos ancêtres la voix nous appelle :

Au travail dans l'ordre et la dignité,
Dans le respect du droit, dans l'unité,
Brisant la misère et la tyrannie,
Brandissant l'étendard de la Patrie.
 
Présentation de Centrafrique  
  La République centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, en sango Ködörösêse tî Bêafrîka, est un pays sans accès à la mer d'Afrique centrale, entouré par le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord, le Soudan et le Soudan du Sud à l'est, la République démocratique du Congo et le Congo au sud. L'essentiel de la frontière sud du pays est marqué par le fleuve Oubangui et le Mbomou en amont. La partie nord du pays constitue le haut bassin du fleuve Chari. Ce sont ces deux fleuves qui donnèrent son nom de colonie au pays alors sous domination française.

Histoire
Les Français colonisèrent la région à la fin du XIXe siècle et l'administrèrent sous le nom d'Oubangui-Chari. Durant la Seconde Guerre mondiale, la colonie se joignit aux Forces alliées. Le pays devient la République centrafricaine le 1er décembre 1958 et proclame son indépendance le 13 août 1960.

Depuis, le pays a conservé le français comme langue officielle, utilisée dans les documents administratifs, alors que le sango, langue véhiculaire, agit comme unificateur du pays, permettant à chacun de se comprendre, même sans éducation scolaire avancée.
 
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